samedi 25 novembre 2006

Philippe Noiret et Hollywood : le rendez-vous (presque) manqué

Artistes : Les hommages pleuvent et ce n'est que justice : Philippe Noiret était un grand, un très grand acteur. Deux réflexions. La première, sur sa carrière internationale : "Alexandre" a été bienheureux aussi bien en France qu'en Italie, où il est pleuré comme un frère trop tôt disparu.
S'il n'a jamais hésité à franchir les Alpes, Noiret fait partie de ces acteurs français qui n'ont pas voulu tenté leur chance à Hollywood à n'importe quel prix. Il avait ainsi raconté que la Paramount l'avait approché pour incarner le vilain dans Le Flic de Beverly Hills 2 (1987). "Il y avait un bon paquet de dollars à se faire", avait-il lâché avec une vulgarité étudiée, avant d'ajouter : "Mais le rôle n'était vraiment pas intéressant". C'était tout Noiret. On l'imagine tirant sur son gros cigare, heureux de passer pour le comédien embourgeoisé, mû seulement par la course au cacheton. Alors que non, pour lui, un pont d'or qui mène à un mauvais rôle ne méritait pas d'être emprunté... Le vilain finira donc sous les traits de Jürgen Prochnow, l'Allemand au visage grêlé.
Postier, fusil et Jupiter
Finalement, Noiret a traversé l'Atlantique sept ans plus tard avec Il Postino de Michael Radford. Dans ce film, qui obtint l'Oscar du meilleur film étranger et un bon petit succès local, il interprète Pablo Neruda. On peut également trouver un rapport entre le comédien décédé... et Bruce Willis. Tous deux ont incarné à l'écran le même personnage : un homme qui venge dans un cas, sauve dans l'autre (Hollywood oblige), sa femme aux prises d'affreux Allemands. Piège de Cristal (Die Hard, 1988) est en effet l'adaptation (très libre) du Vieux Fusil (1975).
Deuxième réflexion, cynique ou désabusée. La disparition des acteurs et réalisateurs permettent souvent la sortie en DVD de leurs oeuvres injustement oubliées. Grand fan de Philippe de Broca, je désespère de trouver certains de ses films en galettes numériques. Un coffret Yves Montand, récemment commercialisé, intègre Le Diable par la queue. Le décès de Noiret permettra peut-être à Tendre Poulet et On a volé la cuisse de Jupiter de retrouver une place sur les étagères des cinéphiles.

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