samedi 1 septembre 2007

Il était deux fois dans l'Ouest

Buzz : Le cinéma de genre, cinéma hollywoodien par excellence, ne meurt jamais. Après une longue traversée du désert à la fin des années 70, puis un retour en grâce dans les années 90, le western ressort de l'ombre en 2007.
Est-ce un effet de l'excellente série de HBO, Deadwood ? Toujours est-il que les salles de cinéma vont bientôt sentir la poudre, le cuir usé et le whisky frelaté. Avec deux beaux projets qui plus est.
3h10 pour Yuma, dont voici le trailer, réunit Christian Bale et Russell Crowe devant la caméra de James Mangold (Walk The Line, Copland). Il s'agit du remake du film éponyme de 1957, réalisé par Delmer Daves, avec Glenn Ford et Van Heflin dans les rôles principaux. Le pitch : un éleveur accepte de convoyer un dangereux criminel vers Yuma, où il doit être pendu. Mais sa bande de complices rôde.
D'après la bande-annonce, on retrouve a priori les grands thèmes du western : l'honneur, l'opposition marquée du bien et du mal à travers un duel (physique et psychologique), les grandes étendues sauvages, un final qui fait parler la poudre. Du classique (jusque dans la réalisation) mais on est prêt à réserver sa place.
Onirique
Autre western, autre approche : L'Assassinat de Jesse James ou The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, dont voici la bande-annonce. Là encore, il s'agit d'un duel mais cette fois-ci, entre une figure de l'Ouest, Jesse James (Brad Pitt), et un admirateur qui veut devenir célèbre, Robert Ford (Casey Affleck). Le trailer laisse entrevoir une réalisation, signée Andrew Dominik (Chopper), à l'esthétique soignée, qui fait la part belle aux plans et aux effets oniriques (flou artistique, fumée, éclairages à la limite du surnaturel). La photo me fait penser à celle de L'Illusionniste (Neil Burger, 2007).
Ce choix artistique exprime peut-être le point de vue du fan envers son idole. C'est aussi une façon de montrer que Jesse James est un bandit qui soigne sa légende. On le voit d'ailleurs bondir d'une scène de théâtre ou de saloon, comme une vedette qui crève l'écran. J'en fais peut-être un peu trop alors que je n'ai pas vu le film mais je suis séduit.
Ouest Lointain
En France aussi, le Far West inspire. Djamel Bensalah (Le Raid, Il Etait Une Fois dans l'Oued) sort en décembre Big City : une histoire de cow-boys majoritairement interprété par des enfants. Un concept qui n'est pas nouveau (cf Bugsy Malone d'Alan Parker, 1976). Le teaser de Big City m'inspire les plus grandes craintes : on y retrouve tous les poncifs du western. Je ne doute pas de la sincérité de Bensalah qui cherche, notamment, à faire passer un message de tolérance, mais enfin, le petit Asiatique qui parle avec un accent qu'on entend déjà presque plus dans le 13e et le petit Africain abonné au rôle (d'ex ?)-esclave, c'est gênant.
Ce n'est pas du politiquement correct mais cantonner ces enfants à ce type de rôles (même si historiquement, c'est justifié), c'est une façon de dire : "Il ne faut pas être raciste, ce sont des enfants comme nous mais enfin, ils ne portent pas de revolver comme les autres". Maintenant, je me mets peut-être le doigt dans l'oeil et peut-être que dans le film, ces petits gars vont aussi avoir le droit de se libérer de leur condition et de jouer eux aussi aux cow-boys. On verra...
Sinon, la ruée vers l'Ouest se poursuit en décembre avec Tous à l'Ouest, dont voici le teaser, qui marque le retour de Lucky Luke sur grand écran. Un dessin animé signé Olivier Jean-Marie.
Anderton

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