mardi 30 janvier 2007

"Blood Diamond" : un joyau d’action et de réflexion

En salles : Hollywood, la machine à décerveler. L’image est tenace, surtout en France. Comme si les films américains se réduisaient à des explosions et des effets spéciaux. C’est oublier les nombreuses œuvres engagées qui émaillent l’histoire du 7e art Outre-Atlantique. Rien que ces dernières années, La Constance du jardinier (Fernando Meirelles, 2005), Lord of War (Andrew Niccol, 2006) ou Syriana (Stephen Gaghan, 2006) prouvent qu’Hollywood sait aussi aborder des problèmes graves — les magouilles des labos, le trafic d’armes, la poudrière moyen-orientale — sans renier sa raison d’être : le divertissement.
Blood Diamond est un nouvel exemple de cette approche. Le film aborde le thème sensible des diamants du sang, découverts dans des zones de conflit en Afrique et que les diamantaires occidentaux achètent en toute discrétion aux belligérants, contribuant ainsi à alimenter les guerres et les atrocités en tous genres. Producteurs, réalisateur et comédiens ont clairement fait ce film avec la volonté de changer les choses. Très naïf ou très américain, persifleront les mauvaises langues. Et alors, en alertant le monde sur le génocide au Darfour, George Clooney a mis un coup de projecteur sur un zone, un continent, oubliés du reste du monde.
DiCaprio au sommet
L’engagement de l’équipe du film, sincère, transparaît à l’écran. Les acteurs sont épatants : Leonardo DiCaprio campe avec brio un trafiquant sud-africain ambigu et ravagé, un survivant prêt à toutes les saloperies mais dont la noirceur n’a pas réussi à éteindre la petite flamme d’humanité. Djimon Hounsou, un père qui se bat pour retrouver sa famille, dispersée à cause de la guerre, confirme quant à lui son immense talent — il mérite bien que je lui consacre un post, j’y travaille. Du coup, Jennifer Connelly, pourtant impeccable, reste un peu dans l’ombre de ces deux géants.
Habitué des grandes aventures épiques et porteuses d’un message (Glory, Le Dernier Samouraï), Edward Zwick adapte sa réalisation aux séquences qu’il filme : rythmée pour les spectaculaires scènes d’action, plus sobre lorsque les personnages livrent leurs émotions, posée pour révéler la beauté des paysages africains. Mis à part quelques moments un peu trop appuyés et une toute fin qui, pour le coup, aurait mérité davantage de sobriété, Blood Diamond réussit le difficile pari de combiner grand spectacle et œuvre de réflexion. Ce film est un diamant.
Pour ceux qui voudrait en savoir plus, je recommande vivement la lecture de Diamant de Matthew Hart (Actes Sud), une enquête approfondie sur la filière du diamant, depuis la prospection jusqu’à sa commercialisation, en passant par l’exploitation des mines et la taille des pierres précieuses. Cela se lit comme un roman d’aventures, qui vous emmène aux quatre coins du monde et vous fait rencontrer des personnages hauts et en couleurs.

lundi 29 janvier 2007

"La Vie des autres" : destins sur écoute

En salles : Les Allemands n’en finissent pas de se pencher sur leur passé le plus sombre. Avec humour ou gravité, selon les films. La Chute (Oliver Hirschbiegel, 2005) racontait les derniers jours d’un Hitler dément tandis que Mein Fürher (Dani Levy, 2006) s'attache à tourner en dérision le dictateur : on le voit jouer dans son bain ou se faire pisser dessus par son berger allemand.
Autre époque sur laquelle se penchent les réalisateurs d’Outre-Rhin : les années du rideau de fer, quand l’Allemagne était divisée en une République fédérale (RFA) et une République démocratique (RDA). Dans Good Bye Lenin ! (Wolfgang Becker, 2003), le mode de vie est-allemand était abordé par le biais d’une comédie douce-amère, un brin nostalgique. Comme par un mouvement de balancier, La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck), qui sort en salles ce mercredi, revisite le Berlin-Est des années 80 avec gravité.
Oppression
L’histoire : un couple d’artistes est mis sur écoute par la Stasi, la police politique. En charge de la surveillance : le capitaine Gerd Wiesler, formidablement interprété par Ulrich Mühe, qui ressemble à Kevin Spacey avec quelques années en plus et beaucoup de cheveux en moins. Wiesler est un fonctionnaire qui fait son boulot sans se poser de questions.
Lorsqu’il s’installe dans le grenier au-dessus de l’appartement des "suspects", entouré de machines dans cette grande pièce vide, un casque sur la tête, on ne peut s’empêcher de penser à Gene Hackman dans Conversation secrète (Francis Ford Coppola), Palme d’Or à Cannes en 1974. Dans les deux films, la vie des "espions" bascule à la suite de leurs écoutes : Harry Caul, le spécialiste de la filature joué par Hackman, sombre dans la paranoïa tandis que Wiesler, homme froid et consciencieux, s’ouvre aux sentiments, à l’art, à la vie en pénétrant dans l’intimité de ces artistes victimes du système communiste.
Emotion
Plans fixes, rythme lent rendent compte de l’ambiance glauque, étouffante, oppressive de la RDA. L’appartement des artistes est un îlot de chaleur, menacé et menaçant pour le pouvoir, dans un environnement de rues vides et d’immeubles tristes aux murs gris et aux lumières blafardes. Raconté comme ça, ça ne donne pas envie mais le film est tout sauf ennuyeux : l’histoire est prenante et l’on s’attache aux personnages, dont les destins brisés suscitent l'émotion.
La Vie des autres a déjà fait le plein de récompenses aux European Film awards et dans divers festivals. Sa nomination aux Oscars est amplement méritée. Coincé entre Blood Diamond, A la poursuite du bonheur, Molière et L’Ile aux trésor, ce beau film allemand mérite toute l’attention des cinéphiles.

dimanche 28 janvier 2007

Scarlett Johansson, la nouvelle Cendrillon de Disney

Sur le web : Pour leur nouvelle campagne de pub, intitulée "L'année du million de rêves", les parcs Disneyland et Walt Disney World ont misé sur le glamour. La célèbre photographe Annie Leibovitz, qui a notamment immortalisé l'an passé Tom Cruise, Katie Holmes et Suri (voir la photo et son pastiche), a fait appel à des célébrités pour incarner quelques uns des personnages de Disney.
Scarlett Johansson a été la première à répondre à l'appel. En devenant Cendrillon le temps d'un cliché, l'actrice de 22 ans indique avoir réalisé son "rêve d'enfant" (*). Leibovitz précise que "Scarlett avait hâte de mettre la tiare", une création d'une valeur de 325.000 dollars. Quant au soulier qu'elle laisse sur les marches, la photographe ne précise pas son prix mais il n'a pas dû être taillé dans du Duralex.
D'autres bioutifoul pipole ont accepté de retomber d'enfance : Beyoncé a pris les traits d'Alice, David Beckham ceux du prince Philippe dans La Belle aux Bois Dormant (voir le diaporama de USA Today). La campagne de pub paraîtra en mars prochain dans les magazines américains.
Annie Leibovitz recherche toujours des stars pour incarner Peter Pan, la Fée Clochette et la Petite sirène. Mes propositions ? Leonardo DiCaprio pour Peter Pan (enfin, faudrait qu'il perde dix kilos), Kirsten Dunst pour la Fée Clochette et Maggie Gyllenhaal pour la Petite sirène.
(*) On ne sait pas si Scarlett a également rêvé d'être une star du porno mais l'actrice X Jenna Jameson a déclaré qu'elle verrait bien la belle blonde l'incarner à l'écran dans l'adaptation de son autobiographie : How to Make Love Like a Porn Star, A Cautionary Tale. J'en vois déjà qui bavent.

samedi 27 janvier 2007

"Mad Max 4" sans Mel Gibson

En prod - Sur le web : Après une longue incursion dans l'univers des films familiaux (Babe, Happy Feet), George Miller est prêt à reprendre la route vers des espaces plus sauvages, ceux de Mad Max ! Dans une interview à The Age, un quotidien de Sydney, le réalisateur australien indique qu'il souhaiterait s'atteler à quatre projets, dont une nouvelle aventure du Guerrier de la route. Mais, les fans de la trilogie risquent d'être déçus, il a précisé qu'il était très probable que Mel Gibson ne renfile pas son costume de cuir. Dommage car le Mel d'aujourd'hui, torturé et sulfureux, aurait apporté une dimension supplémentaire au personnage déjà bien ravagé de Max.
Miller précise qu'il réalisera Mad Max 4 avant de diriger la suite de Happy Feet, dont le succès est international, mais après avoir mis en oeuvre deux autres films sur lesquels il ne s'est pas étendu. Patience donc.
En ce qui me concerne, Mad Max 2 Le Guerrier de la Route (The Road Warrior, 1981) est l'opus que je préfère au sein de la trilogie. Par son esthétique inédite (à l'époque, Johnny Halliday a fait un spectacle "cuir et motards" en prétendant avoir eu l'idée avant la sortie du film...), sa mise en scène époustoufflante, ses personnages forts (pour moi, Max devient vraiment Mad dans ce film mais rappelez-vous tous les autres personnages, Humungous, le psychopathe iroquois, le petit lanceur de boomerang, etc), son histoire simple mais prenante, ses cascades spectaculaires, ce néo-western punk est devenu un grand classique des films d'action.
Néo-western punk
Ensuite, j'aurai tendance à mettre Mad Max 1 (1979) en 2e position mais je ne l'ai pas revu depuis longtemps, et en 3, Mad Max 3 Au delà du Dôme du Tonnerre (1985) qui m'avait déçu lors de sa sortie mais que j'ai revu récemment et qui n'a pas trop mal vieilli. Petite digression : il y a dans ce film, un personnage bossu qui est le Maître de cérémonie du Dôme. Et bien, j'ai l'impression qu'il a inspiré Miller pour le chef des pingouins dans Happy Feet. Même posture, diction similaire. Et puis, des porcs de Mad Max 3 à celui de Babe, il n'y a qu'un groin. C'est aussi à ça que l'on reconnaît une oeuvre et un auteur...

vendredi 26 janvier 2007

Quand Jodie Foster jouait la pute à 14 ans

En salles - En DVD : Dans mon post précédent sur la polémique "Dakota Fanning", j'ai oublié de citer un cas similaire qui s'était produit il y a 31 ans exactement (merci à Chryde de m'y avoir fait penser).
Dans Taxi Driver (Martin Scorsese), Jodie Foster, alors âgée de 14 ans, interprète une prostituée. Non seulement, elle essaie de faire l'amour à Travis Bickle (Robert DeNiro) mais elle assiste à un carnage quand celui tente de la sauver de l'emprise de son mac. A l'époque, nombreux sont les spectateurs à se demander si la jeune actrice, déjà connue pour des rôles plus familiaux (Tom Sawyer, Freaky Friday, Bugsy Malone), n'a pas été traumatisée par une telle débauche de violence.
Test psychologique
Dans le DVD, Jodie Foster explique que sa mère a été un peu interloquée lorsqu'elle a découvert que sa fille était contactée pour interpréter une prostituée mais Scorsese et DeNiro se sont employés à la rassurer sur les conditions du tournage. Elle a également passé un test psychologique pour être sûr qu'elle serait apte à jouer ce personnage.
Pour la scène du carnage, Jodie a assisté à la préparation des effets spéciaux (explosion de la main, écoulement de sang, etc). Et l'actrice d'indiquer que cette découverte des coulisses l'a fasciné et cela lui a permis de dédramatiser la scène en question.
Je ne sais pas si Dakota Fanning a bénéficié du même soutien psychologique lors du tournage de Hounddog mais force est de constater que Jodie Foster n'a pas subi de traumatisme (en tout cas, connu du public). Elle donne l'impression d'être encore aujourd'hui une femme avec la tête sur les épaules. Et c'est une sacrée actrice. C'est tout le mal que l'on peut souhaiter à Dakota.

jeudi 25 janvier 2007

Dakota Fanning, l'innocence violée

En salles - Sur le web : Grosse polémique aux Etats-Unis. Dans Hounddog, écrit et réalisé par Deborah Kampmeier, Dakota Fanning se fait violer. Rappelons que la petite blonde au visage angélique est âgée de 12 ans. La scène en question se déroule "hors cadre", comme l'explique la réalisatrice : "Vous avez un enfant qui hurle 'Arrête ça !' et c'est seulement quand vous voyez l'image suivante d'un garçon qui ouvre sa braguette que vous voyez qu'il s'agit d'un viol".
Des pétitions en ligne réclament l'arrestation de la mère "malade" de l'actrice et de son agent (ce qui explique peut-être que la bande-annonce du film est très difficile à trouver sur le web). Mais, comme le précise Slate, le film ne montre pas un mineur ayant des relations sexuelles ou qui semble avoir des relations sexuelles - deux cas de figure strictement interdits par la loi américaine. Hounddog relève donc de la célèbre liberté de parole (freedom of speech), garantie par la Constitution américaine.
"La chose la plus effrayante"
Au delà de la controverse, Slate rappelle que Dakota Fanning, qui est actrice depuis l'âge de 5 ans, a toujours joué des rôles de petite fille pure qui perdait son innocence en se retrouvant plonger dans des situations horribles : dans Man On Fire (Tony Scott), elle est négligée par ses parents, kidnappée puis assiste à l'assassinat de son garde du corps (Denzel Washington) ; dans La Guerre des Mondes (Steven Spielberg), elle regarde les extra-terrestres détruire son monde puis elle chantonne pour tenter de ne pas penser que son père (Tom Cruise) est en train de tuer un type menaçant (Tim Robbins). Et de citer le post d'un internaute sur IMDB : "Dakota Fanny est la chose la plus effrayante que j'ai jamais vue" ! "C'était simplement une question de temps avant que le viol soit le prochain traumatisme qu'elle affronte", explique Slate.
Le public s'émeut qu'une scène de viol ait pu traumatiser Dakota, pointe le site américain, alors que c'est le public qui est traumatisé par cette scène et par ce qu'elle représente : l'entrée d'une petite fille dans l'adolescence. Il est vrai que les enfants-acteurs d'Hollywood ont souvent mal tourné : Linda Blair (L'Exorciste), Macaulay Culkin (Maman, J'ai raté l'avion), Haley Joel Osment (Le 6e Sens), Drew Barrymore (E.T.) et tant d'autres ont commis les pires excès, sans toujours réussir à en sortir. Mais Dakota a déclaré qu'elle avait l'âge parfait pour ce rôle et qu'après avoir lu le scénario, elle ne pouvait pas ne pas faire le film. La petite veut grandir.

mercredi 24 janvier 2007

"Entre adultes" : le film qui l'affiche bien

En prod : Le 28 février, sort Entre adultes de Stéphane Brizé. Le pitch : "6 hommes et 6 femmes, 12 adultes, s'aiment, se mentent, se manipulent, se trompent, se confient et se quittent. La vie..." Bon, ça ne me parle pas plus que ça ; le film est interprété par des acteurs qui me sont totalement inconnus (Edith Meriau, Jeanne Ferron, Céline Gorget, France Ducateau) mais je trouve l'affiche SU-PER-BE !
Là, j'ai conscience de passer pour un gros vicelard (non, je ne suis pas gros !) mais sérieusement, je trouve l'affiche très belle, aguichante sans être vulgaire. J'ose même dire que sa composition fait très classe alors que les photos du film rappellent un épisode de Voisin-Voisine. Bref, y a comme tromperie sur la marchandise. Enfin, on jugera sur pièce.
PS : Black Mamba, pour compenser mes salaceries de mec, je t'autorise à faire un post avec une photo de Brad, Leonardo, Keanu, Jude ou qui tu voudras en slip.

Freddy Rodriguez, serveur de catastrophes

En Salles - En DVD : J'ai récemment vu Poséidon en DVD. Un samedi soir, affalé sur mon canapé tandis que des pauvres gars s'échinent à ne pas se faire noyer, broyer et brûler, ce qui est le comble de l'ironie vu qu'ils se trouvent sur un bateau en train de sombrer. A part quelques incohérences, de la surenchère d'effets et certains personnages inutiles, globalement, ça se laisse voir. Ce qui est terrible quand on imagine combien a pu coûter le film (voir la bande-annonce).
Mais là n'est pas la question : dans Poséidon, Freddy Rodriguez, découvert dans la série géniale Six Feet Under, interprète un serveur. Comme dans Bobby, sorti ce mercredi sur les écrans (voir la bande-annonce) et dont je vous ai déjà parlé. Dans les deux films, il joue un personnage sympa et dévoué qui se trouve impliqué dans un drame terrible : le retournement d'un paquebot dans un cas, et l'assassinat d'un candidat à la présidence dans l'autre. Bon, dans un des films, il s'en tire mieux que dans l'autre m'enfin, quand même ! Un serveur qui a autant la poisse, il peut toujours s'asseoir sur son pourboire !
PS : Oui, je sais. Tout ça pour cette chute minable. Mais j'assume. Sinon, Freddy Rodriguez était aussi récemment à l'affiche de Bad Times (Harsh Times en anglais, voir la bande-annonce) et là, il passait les plats (façon de parler) à Christian Bale.

mardi 23 janvier 2007

"Volte/Face" : de la science-fiction à la réalité

Une équipe de l'hôpital Henri-Mondor a réalisé dimanche une greffe partielle de visage sur un jeune homme de 27 ans atteint de la maladie de Von Recklinghausen. Cette maladie génétique incurable déforme le visage, au point de faire ressembler ceux qui en souffrent à John Merrick... plus connu sous le surnom d'Elephant Man.
Or, le professeur Laurent Lantiéri, qui a dirigé l'intervention, a raconté mercredi que le patient, qui était suivi depuis 1995, avait vu Volte/Face (Face/Off) de John Woo. Film dans lequel un flic (Nicolas Cage) et un terroriste (John Travolta) prennent le visage l'un de l'autre à la suite d'opérations chirurgicales.
"C'est de la science-fiction mais j'aimerais bien faire ça", avait alors déclaré à ses médecins le patient défiguré. Quelques années plus tard, en novembre 2005, une équipe française réalisait la première greffe partielle de visage. La réalité avait rejoint la fiction.

"Bobby" : une symphonie sur l'innocence perdue

En salles : Dans un ancien post, j'évoquais l'évolution de Sean Penn, passé de branleur détestable à citoyen engagé en quelques années. Un parcours qu'a également suivi Emilio Estevez, le fils de Martin Sheen. Pendant longtemps, Emilio s'est fait remarquer pour ses frasques avec ses potes du Brat Pack : Charlie Sheen (son frangin), Kiefer Sutherland & co.
Aujourd'hui, le voici réalisateur d'un film qui tourne autour de l'assassinat de Robert Kennedy. Bobby s'attache à présenter une galerie de personnages qui se trouvent dans l'hôtel où le candidat à la présidentielle va se faire tuer. Clients, employés, membres du staff de Kennedy, vedettes se croisent, échangent, s'affrontent et se retrouvent dans ce palace sous effervescence. Autant d'occasions pour chacun de faire un point sur sa vie, ses espoirs, ses déceptions.
Portrait de l'Amérique
C'est un portrait de l'Amérique que brosse Estevez : l'Amérique de la fin des années soixante. Un pays qui perd son innocence et ses illusions, qui découvre ses tares. La liberté sexuelle et la drogue mènent à des impasses, le mariage et la famille battent de l'aile, le racisme progresse, l'économie s'essouffle et ravage l'environnement, la guerre ronge la société.
Autant de thèmes abordés dans les discours de Robert Kennedy, qui ponctuent le film. Autant de thèmes d'une criante actualité. La force du film tient à ses personnages et aux acteurs qui les interprètent. Le casting est impressionnant : Laurence Fishburne, Anthony Hopkins, Sharon Stone, Christian Slater, Demi Moore, Lindsay Lohan, Helen Hunt, Elijah Wood, Ashton Kutcher et bien d'autres. On évite pas d'ailleurs les numéros d'acteurs/actrices, genre : "Regardez, je joue à contre-emploi en me foutant de mon image". De légères fausses notes pour une symphonie dans l'ensemble pleine d'émotions. Bobby est un film engagé donc, un brin nostalgique, un poil naïf, mais attachant.

dimanche 21 janvier 2007

"Sunshine" : Danny Boyle met le feu à la S-F

En prod - Sur le web : Quand Danny Boyle (Trainspotting, La Plage, 28 Jours plus tard) s'aventure dans les étoiles, on ne peut qu'être impatient de voir le résultat.
Dans Sunshine, un équipage d'astronautes (Cillian Murphy, Michelle Yeoh, Chris Evans - la Torche des Quatre Fantastiques) met cap sur le Soleil, en voie d'extinction. Objectif : rallumer le feu !
La bande-annonce fait mouche. En partie parce que les images se marient bien avec la musique de Requiem For A Dream. Le site internet du film propose aussi un journal de production en vidéos. Un album photo est dispo sur Flickr. Sortie prévue : décembre 2007.
photo : Cillian Murphy (Alex Bailey)

samedi 20 janvier 2007

"Sa Majesté Minor" : Jean-Jacques Annaud revisite les mythes

En prod : La Grèce antique, mythologique, où les hommes cohabitent avec des créatures fantastiques, est au coeur de Sa majesté Minor, le prochain film de Jean-Jacques Annaud. Vincent Cassel et José Garcia en sont les principaux interprètes. DVDRAMA a mis en ligne la première photo disponible du film.
L'histoire, écrite par Annaud et son complice récemment décédé, Gérard Brach, évoque celle de La Trilogie du Minotaure, de Thomas Burnett Swann. Si le film est aussi bon que ces trois romans, on devrait vivre une belle aventure sur grand écran. La sortie est prévue fin 2007. Soit quelques mois après celle de 300, l'alléchante adaptation de la BD de Frank Miller (Sin City). La bande-annonce est spectaculaire.

dimanche 14 janvier 2007

"Bilbo le Hobbit" : la guerre est ouverte !

Sur le web : Les premiers coups de masse sont tombées dans le conflit qui oppose Peter Jackson à New Line. Le premier souhaitait qu'un litige financier avec le studio soit réglé devant les tribunaux avant de travailler sur l'adaptation de Bilbo Le Hobbit. Refus de New Line : pas de film sans le retrait de la plainte. Du coup, le cinéaste a annoncé sur le web s'être fait jeter par le studio. Colère des fans, pétition, appel au boycott, soutien des comédiens ayant joué dans Le Seigneur des Anneaux.
"Je ne veux plus travailler avec ce type"
Jusque là, chez New Line, on la jouait discrète. Mais récemment, le patron du studio, Robert Shaye, s'est lâché dans SciFI Wire. "Je ne veux pas faire un film avec quelqu'un qui m'attaque en justice", déclare-t-il. Reconnaissant les qualités de réalisateur de Jackson, il rappelle que sans New Line la trilogie n'aurait jamais pu se faire (ce qui est vrai) et que le cinéaste a déjà reçu "un quart de milliard de dollars" (bon, et alors, si le studio lui en doit plus). "Je ne veux plus travailler avec ce type", poursuit Shaye, furieux que le 40e anniversaire de New Line soit boycotté par une partie du casting du Seigneur des Anneaux, en soutien à Jackson. Et Shaye d'insister : "Il ne fera plus aucun film avec New Line Cinema tant que je travaillerai pour le studio (...) Je me fiche désormais de Peter Jackson".
Contre-attaque de Jackson : le différend tient au refus du studio de prendre en compte des anomalies financières sur La Communauté de l'Anneau. Ce qui a poussé Jackson à engager un procès pour lancer des audits sur les deux autres opus de la trilogie (une pratique courante à Hollywood). Et comme le dialogue est au point mort, Jackson n'a pas souhaité venir souffler les 40 bougies du studio mais il se défend d'avoir incité ses anciens acteurs à en faire autant. "Il est regrettable que Bob est choisi d'en faire une affaire personnelle", déplore Jackson, qui assure continuer d'avoir le plus grand respect pour Shaye.
Comme dans le livre
Ên définitive, ce bras-de-fer rappelle une des scènes-clé de Bilbo le Hobbit : lorsque le petit aventurier, grâce à l'anneau qu'il vient de trouver, tente de dérober le fabuleux trésor du terrible dragon Smaug. A défaut d'en faire un film, Peter Jackson et Robert Shaye ont décidé d'en faire une libre adaptation sur le web. Ben, c'est moins bien, les gars.

jeudi 11 janvier 2007

Mr et Mrs Smith : le retour !

En prod : Que tous les admirateurs du couple à la ville, 100 % glamour, se réjouissent ! Brad Pitt et Angelina Jolie devraient reformer le duo qu’ils ont formé à l’écran dans Mr et Mrs Smith. Rappelez-vous : Mr et Mrs Smith, c’est précisément le film qui a réunit les deux stars. Le destin a fait qu’ils se sont tellement bien entendus pendant le tournage, qu’ils ont finalement décidé de partir en tournées humanitaires ensemble, d’adopter et de faire des enfants ensemble et donc, pourquoi pas de retravailler ensemble…
Angelina vient tout juste de terminer le tournage de A Mighty heart, dans lequel elle incarne le rôle de Marianne Pearl, la femme du journaliste assassiné Daniel Pearl, le film étant – comme par hasard - produit par Mister Pitt. Les deux acteurs seraient maintenant bien décidés à reprendre leurs rôles d’espions, adeptes des bazookas, 9 millimètres et du full-contact. Ils auraient même poussé le vice jusqu’à proposer l’idée centrale du scénario. Le couple infernal se retrouverait, donc, au centre d’une nouvelle crise conjugale, pimentée par la présence de leurs enfants qu’ils ne sauraient pas où caser. Toute ressemblance avec une situation réelle serait, bien entendu, fortuite…

Spielberg se met au "Parfum"

Sur le web - En salles : Selon Spielbergfilms.com, l'excellent site consacré au cinéaste américain, ce dernier a tellement aimé Le Parfum de l'Allemand Tom Tykwer (Cours Lola Cours) qu'il en a acquis les droits de distribution pour les Etats-Unis.
Spielberg est même allé plus loin puisqu'il a proposé de faire des retouches au montage pour mieux adapter le film au public américain. Et le réalisateur allemand en est ravi : "A quoi pouvez-vous rêver de mieux que d'avoir Steven Spielberg assis à côté de vous quand vous êtes en train de finir votre film et qu'il vous donne des idées ? Il a été adorable". Spielberg est un homme bon, c'est flagrance.

mardi 9 janvier 2007

Mel Gibson sacrifie son "Apocalypto"

En salles : Apocalypto Now ! Le nouveau film de Mel Gibson sort en salles mercredi. Je l’ai visionné en décembre dernier (merci L’Olive) mais lors d’une projo officielle, hein ! Le téléchargement, c’est vilain (après, tu te mets à crocheter les voitures garées dans les ruelles). Bref, si je n’ai pas vu passer les 2h18 de film, je suis sorti du cinoche avec des sentiments mitigés. Je vous les soumets et sans balancer de spoilers.
Sale gore
D’abord, Mel Gibson n’a pas changé. Toujours aussi manichéen. Il oppose les gentils Mayas chasseurs de la forêt aux vilains Mayas cruels et décadents des villes. La civilisation maya se résume, pour lui, à des sacrifices humains et à des inégalités criantes. Il fait même passer pour des ignares un peuple reconnu pour ses connaissances en astronomie.
Non seulement il déforme la vérité historique (d’où la colère des archéologues mayanistes du monde entier) mais en plus, il se délecte encore une fois à filmer des scènes de souffrances, de violence, de torture. Avec des effets gore de série Z italienne des années 80. C’est parfois tellement hénaurme qu’on se retient de ricaner.

Voyage épique
Et pourtant, tout n’est pas à jeter. Gibson parvient, grâce aux dialogues en yucatèque, aux décors magnifiques, aux costumes somptueux et à ses acteurs, généreux, vrais, à transporter le spectateur dans un monde qui reste largement inconnu du public européen. Un monde mystérieux, à la beauté sauvage. On compatit totalement au sort du héros, ce qui ne rend que plus haletante la dernière partie du film, une course-poursuite très hollywoodienne mais efficace.
Le talent du réalisateur est indéniable. Quand il ne s’attarde pas sur un gros plan de vilaine blessure, il sait filmer ample, "épique", faire passer des émotions, donner du rythme, de la vie. Alors voilà pourquoi, je regrette les dérives du bonhomme et son idéologie sectaire, qui l’empêchent de signer un grand film.

PS : Pour ceux que le sujet intéresse, je ne peux que chaudement recommander la lecture d’Azteca de Gary Jennings. Ce n’est pas sur les Mayas (ah tiens ?) mais la civilisation aztèque est culturellement très proche de celle du Yucatan. Et c’est un excellent livre qui combine histoire, aventure et une (bonne) poignée d’érotisme. Ayayay ! Arriba, arriba!

samedi 6 janvier 2007

Murphy et Travolta préfèrent les grosses

En prod : "America, home of the brave and land of the fat". L'obésité est un problème majeur aux Etats-Unis et plus généralement, dans les pays développés (la France n'est de plus en plus concernée). Normal que cette question de société se retrouve donc à l'affiche des films made in Hollywood. Grâce à la magie du latex, Eddie Murphy s'était mis dans la peau d'un gros (Le Professeur Foldingue/The Nutty Professor). Son complice Lawrence Martin était allé plus loin en se grimant en Big Mama.
Cette fois-ci l'ex-Flic de Beverly Hills a décidé de faire plus fort et plus lourd dans Norbit. Il incarne une "extra big mama", au caractère aussi imposant que son tour de taille. Murphy interprète également Norbit, le frèle mari de la Dame, ainsi que le père adoptif de celui-ci, un Asiatique. D'où un début de polémique sur le web, antiracistes et obèses se déchaînant contre les moqueries de l'acteur. Pourtant, ce dernier est habitué à cumuler les personnages : dans la série des Foldingues donc mais aussi dans Un Prince à New York (Coming to America), où il était notamment grimé en vieux juif.
L'embonpoint semble à la mode puisque John Travolta a pour sa part repris le rôle de Divine dans Hairspray, dont voici la bande-annonce. De l'humour gras en perspective...
Anderton

vendredi 5 janvier 2007

James Brown bientôt sur les écrans

En prod : La coïncidence est étrange : il a tiré sa révérence le 25 décembre dernier et c’est précisément maintenant que le projet de biopic de Mr Dynamite se concrétise. Après Ray sur Ray Charles et le très bon Walk the line sur Johnny Cash, la Sex machine de la soul et du Rythm and Blues était en bonne position sur la liste des chanteurs-musiciens les plus influents et les plus excessifs du 20ème siècle. Il faut dire qu’entre ses performances de showman, ses cris tout à fait identifiables (Ouah, I feel good !), ses dérapages perso et ses multiples séjours en prison, il y a pas mal de choses à raconter sur James Brown. Le projet traînait depuis un bout de temps et c’est finalement Spike Lee qui devrait se coller à la réalisation.
Il devrait en profiter pour remanier un peu le scénario, écrit en collaboration avec James Brown himself, qui a accordé les droits d’usage sur tous les morceaux nécessaires pour la bande originale. Ça va groover dans les salles !

jeudi 4 janvier 2007

La rumeur : Keanu Reeves et les Wachowski remettent ça !

Sur le web : Matrix, c’était vraiment très, très bien, génial et novateur. En un mot, unique. Matrix Reloaded, c’était déjà un peu moins bien et un peu trop tiré par les cheveux. Et Matrix Revolutions, n’en parlons même pas : trop incompréhensible, trop mystique, trop tout, TROP quoi. Oui mais quand même, la trilogie des frères Wachowski a eu le mérite de lancer un genre de cinéma frôlant avec le jeu vidéo et mêlant science-fiction, philo et kung-fu. C’était pas gagné, les Wachowski l’ont fait.
Du coup, quand la rumeur gronde et qu’elle laisse entendre qu’ils seraient sur un nouveau projet, on tend l’oreille, évidemment. Quoi ? Speed Racer, autrement dit l’adaptation d’un manga devenu un dessin animé dans les années 1960, qui raconte la rivalité entre deux frères coureurs automobiles. Qui ? C’est là que ça devient intéressant, puisque c’est le très adorable Neo, alias Keanu Reeves, qui aurait été approché pour incarner le rôle principal du pilote de course aux commandes d’une voiture surpuissante. On murmure que Vince Vaughn, incarnerait son frère devenu son plus grand adversaire. Les frères Wachowski et Keanu tous réunis, voilà un programme qui donne très, très envie !

mercredi 3 janvier 2007

Critiques Trop Au Net

Sur le web : Quand on aime, on ne compte pas... ses mots. C'est particulièrement vrai pour le cinéphile blogueur (vice versa et inversement) que je suis. Or, s'il est vrai que le mieux est l'ennemi du bien, il est possible de dire beaucoup sur un film avec très peu de phrases. C'est le principe de The Four Word Film Review.
Comme son nom l'indique, ce site très sympa permet à chacun de donner son opinion sur des films en quatre mots maximum. Cela donne des phrases très "terre-à-terre" ou, au contraire, des jeux de mots hilarants et des citations bourrées de références cinématographiques. Pour participer, il faut s'inscrire. Plus tu écris de critiques, plus tu grimpes dans la hiérarchie : trois utilisateurs ont ainsi été élevés au rang de "déité cinématographique", dont TheFoxBoy qui a commis 8698 critiques ! Chaque sentence peut être notée par les internautes.

Petit florilège des "reviews" les plus populaires :
  • Kramer vs. Kramer : "I bet Kramer wins" (MguyX) : "Je parie que Krame gagne"
  • Titanic : "Icy dead people" (pudking) : "Des gens morts glacés" qui font aussi référence au "I see dead people" dans Sixième Sens
  • Blair Witch Project : "Tense. Intense. In tents" (Aardball)
  • Superman : "The Great S Cape" (noncentz) : cette "grande cape S" évoque La Grande Evasion (The Great Escape)
  • Tootsie : "Hoff-Man, Hoff-Woman" (Joe Blevins)
  • Le Pianiste : "Schindler's Lizst" (noncentz)
  • Mon Cousin Vinnie : "Diet Pesci" (AussieCanuck)
  • Borat : "Borat marries Anderson... NOT" (Yukon)
  • Alien : "The Talented Ms. Ripley" (Conan The Westy)

mardi 2 janvier 2007

Will Ferrell et Jon Heder se font un patin

En prod : Deux patineurs sur glace rivaux sont interdits de compétition.
Une faille dans le réglement international leur permet toutefois de concourir ensemble dans la catégorie "couple". Les ennemis d'hier parviendront-ils à mettre de côté leur différend pour glisser de concert dans leurs habits de lumière ?
Réponse dans Blades of Glory* (Josh Gordon), qui met en scène deux champions de la rigolade, j'ai nommé mon idole Will Ferrell (Ron Burgundy, Elf, L'Incroyable destin de Harold Crick) et Jon Heder, nerd absolu dans le cultissime Napoleon Dynamite.
Ah lalala, Nelson, what a great project, quequequel superbe projet ! On attend avec impatience cette rencontre sur glace qui ne manquera pas de faire des étincelles. Si je puis dire.
Anderton

* A ne pas confondre avec Balls of Fury, une comédie où il est question de ping pong et dans laquelle Christopher Walken, déguisé en Fu-Manchu, s'en donne à coeur joie