jeudi 11 février 2010

I Love You Philip Morris ! ou La vie est un mensonge


En salles : Pour une fois, va falloir dire du bien de Luc Besson ! Non, I Love You Philip Morris n’est ni la version fleur bleue de Banlieue 13, ni la version gay du Transporteur. Aux côtés de Trois enterrements et de Villa Amalia, un nouveau film incongru dans la filmo du producteur Besson. En tout cas, merci Luc !
D’ailleurs, on ne sait vraiment pas ce qu’est ce premier film de John Requa et Glenn Ficcara : une comédie frères Farrelly ? Oui, mais pas que. Une satire sociale ? Oui, mais pas que. Un film d’amour ? Oui, mais pas que. Un film de prison ? Oui, mais pas que. Je dirais qu’on a là un nouveau concept : le film-anguille, c’est-à-dire un film qui vous échappe à chaque fois que pensez l’avoir saisi.
"Ma vie était un mensonge depuis longtemps"
A l’image de son principal protagoniste, Steve Russel, qui à l’instar du personnage joué par Di Caprio dans le sublime Arrête-moi si tu peux ne cesse de se mentir, à soi. Et aux autres. Au point d’en être insaisissable. Et Jim Carrey de prêter son élasticité physique à ce personnage polymorphe inspiré d’une histoire vraie, « vraie de vraie », comme indiqué dans le générique – tellement bien indiqué qu’on peut en douter… !
Car outre le numéro de Jim Carrey – vraiment à son meilleur dans un rôle qui creuse le sillon entamé dans Man on the moon de Milos Forman – le film multiplie les rebondissements, les chausse-trape, les surprises. Scénaristiquement, mais également cinématographiquement. Jouant sur le décalage ou les axes de caméra, le film nous fait prendre des vessies pour des lanternes, ou des nuages pour des sexes masculins ! Jusqu’à l’ENORME rebondissement final, qui fera grincer des dents, mais que les cinéastes parviennent à faire passer avec classe.
Idéal pour la Saint-Valentin !
Car c’est pour finir un grand film d’amour. Qu’on soit gays, hétéro, bi, trans, queer... on ne peut qu’être touché par  toutes ces tribulations. Car elles n’ont qu’un seul but : hurler son amour à l’amour de sa vie. Eh oui ! Follement amoureux d’un gay rencontré en prison – tendrement incarné par un Ewan McGregor solaire – Jim Carrey ose tout. Et c’est là le principal intérêt du film : derrière le mystère d’un personnage insaisissable perce l’amour comme seule vérité d’un être. Et c’est BEAU. Bref, le film idéal pour la Saint-Valentin !
Deux bémols, cependant.  Pour un film aux dialogues crus et décapants, il reste bien sage rayon sexe… Et puis, le caractère systématique des rebondissements fait parfois tourner à vide la mécanique du scénario. Deux regrets qui n’enlèvent rien au plaisir de voir un film romantique totalement hors norme et très revigorant.
Travis Bickle

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