jeudi 9 septembre 2010

Eté meurtrier pour le cinéma français


Artistes : J’aime pas les nécros, mais là, l’été nous a servis, spectaculairement – Giraudeau, Cremer, Corneau – et parfois plus discrètement. C’est le cas de deux comédiens, dont les noms sont moins célèbres que leur rôles : Véronique Silver et Raoul Billerey. Hommage à deux grands seconds rôles du cinéma français discrètement disparus dans la torpeur de l’été.

Inoubliable Madame Jouve

Véronique Silver, tous les amoureux du cinéma de Truffaut la connaissent. Madame Jouve, c’était elle, la récitante de La Femme d’à côté, ce mélo glacial sur la passion brûlante. Au début du film, on ne voit qu’elle en gros plan ; puis elle nous demande de nous reculer, la caméra s’éloigne et nous la révèle alors de plain pied, la jambe brisée, handicapée à vie, après avoir tenté de se suicider, par amour. Comme couple fou d’amour dont elle va nous conter l’histoire, Mathilde et Bernard, Fanny Ardant et Gérard Depardieu, ni avec toi, ni sans toi. Actrice d’un seul rôle, on l’avait également vue chez Alain Resnais, Jean-Claude Brisseau, Edouard Niermans, et au théâtre chez Roger Planchon.

Le papa bourru de Charlotte

Autre grand second rôle du cinéma français : Raoul Billerey. « Ma Charlotte… » : tous ceux qui ont vu, vu, vu et revu L’Effrontée de Claude Miller n’ont pu oublier sa voix rassurante et sa démarche pataude dans le rôle du père de Charlotte Gainsbourg, maladroit, un peu dépassé par l’évolution de sa grande tige de fille, et sous des dehors bourrus, tendrement paternel. Accumulant les seconds rôles dans les années 80-90, cet ancien maître d’armes a également été vu dans le rôle de Porthos dans La Fille de D’Artagnan, de Bertrand Tavernier, dans Chouans de De Broca ou La Petite Voleuse de Claude Miller.

Travis Bickle

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