mardi 25 janvier 2011

L’Aurore : s’il n’y en avait qu’un…



En DVD et Blu-ray : Ami cinéphile, ami cineblogywoodien, s’il ne devait y en avoir qu’un, c’est celui-là ! Si tu n’aimes pas le noir et blanc, si dès qu’on te dit muet, tu penses à naphtaline, bâillements et préhistoire, alors, précipite-toi sur L’Aurore, qui sort en coffret Blu-ray chez Carlotta. Et là, crois-moi, tu ne penseras plus la même chose. Pourquoi ? Parce que !! La preuve en 6 points :

Murnau-Basquiat, même combat !

1 - Grâce à sa prodigieuse mise en scène, vous verrez en quoi un film peut se hisser au rang d’œuvre d’art, au même titre qu’un Basquiat en peinture, un cliché de Larry Clark en photo ou un morceau des Stones en musique – même foi en l’image et au cadre, mêmes inventivité, modernité et envoûtement. Comme quoi… !

2 - Derrière son scénario d’une simplicité biblique – un homme pris entre deux femmes, ses hésitations et ses remords, ses pulsions et son amour, ses envies de fuite et son besoin de bercail – le film atteint l’universel."L’histoire, d’insipide, devient sublime grâce à une prodigieuse science de l’image", l’a si bien décrit le critique surréaliste Ado Kyrou. Inutile d’y ajouter quoi que ce soit.

3 - Vous découvrirez que pas besoin de s’appeler Douglas Trumbull pour créer des effets spéciaux ! Transparences, surimpressions, accélérations, effets aquatiques, effets de lumière, tout l’état de l’art cinématographique est convoqué pour aboutir à des effets d’une beauté inouie : vision de forêt au milieu du trafic urbain ou bien surgissement d’une ville en pleine campagne…


"Le plus beau film du monde"

4 – Vous pourrez vérifier à quel l’exil au cinéma peut être riche et inspirant. Premier film américain du cinéaste allemand F. W. Murnau, L’Aurore a bénéficié d’un budget illimité. Grâce à quoi, le réalisateur de Nosferatu et du Dernier des Hommes réinvente le cinéma via une photographie et des effets spéciaux qui défient le temps et la lumière. Pas moins. Ironiquement : tout en magnifiant ses procédés, L’Aurore marque également le crépuscule du cinéma muet, puisque contemporain du 1er film parlant, Le Chanteur de Jazz (1927).

5 - Vous démentirez enfin la crainte de Truffaut – pour lequel L’Aurore est tout simplement "le plus beau film du monde" – qui ne se faisait pas à l’idée qu’un jour, les générations futures ne pourraient peut-être jamais voir ce film. Mais il n’y avait pas encore de DVD dans les années 50 !

6 - Vous pourrez visionner ce qu’est un énorme travail d’édition. Exemplarité des bonus, soit, cela va de soi chez Carlotta, mais aussi pureté de l’image et du son. Un master inégalé qui rend hommage à ce chef-d’œuvre. Et si vous êtes convaincus, vous vous précipiterez sur City Girl, une rareté du cinéaste tournée juste après L’Aurore, le film matrice de Terrence Malick pour Les Moissons du ciel.

Travis Bickle

1 commentaire:

Dom a dit…

J'avoue mon inculture : je n'ai vu que Nosferatu de Murnau et ce coffret m'avait interpelé à la fnac... et son prix m'avait repoussé !

Mais bon, je pourrais craquer, prochainement !