jeudi 3 mars 2011

V : laissez-vous envahir par la saison 1

En DVD & Blu-ray : A l'époque de la guerre froide, les invasions d'extra-terrestres permettaient de rappeler aux Américains que le péril rouge n'était pas loin. Il a fallu attendre l'excellent Invasion Los Angeles de John Carpenter pour se rendre compte que "l'ennemi" pouvait être intérieur et qu'il y avait pire que la bombe nucléaire made in USSR, à savoir : le consumérisme décérébrant de ce bon vieil Oncle Sam.

La série V - l'originale des années 1980 comme le remake du XXIe siècle - s'inscrit clairement dans ce contexte paranoïaque de la peur de l'autre. A l'époque où l'on parlait encore de feuilletons, j'étais accro à cette série bien foutue où l'alien en chef était une garce bien gaulée (Jane Badler) et où le gentil lézard Willy (Robert Englund) n'était pas encore devenu l'ignoble Freddy Krueger. Pas de moquerie sur le kitsch des coiffures et des costumes puisqu'on était en plein dans les 80's. Et on vibrait pour les actions d'éclat des résistants américains qui repoussaient dans leurs soucoupes les gobeurs de rongeurs.


Alors forcément, face à de telles émotions nostalgiques, j'étais un peu méfiant à l'annonce d'un remake de V. La sortie du coffret, chez Warner Home Video, m'a donc permis de confronter mes souvenirs d'enfance à cette réinterprétation d'une minisérie devenue culte. Et ben, ça me plaît. Je trouve la nouvelle version plutôt bien foutue : elle garde l'intrigue (of course) et l'ambiguïté des personnages et replace ce choc des civilisations dans un contexte complètement actuel et donc plus crédible pour le spectateur d'aujourd'hui - un contexte à base de cellules terroristes dormantes et de 5e colonne (9/11 et Jack Bauer sont passés par là).

Y a pas de lézard !
 
Autre bonne surprise, le casting assure autant que celui de la première génération. Morena Baccarin est parfaite dans le rôle de la sensuelle et inquiétante alien en chef ; Elizabeth Mitchell (Lost) remplace Marc Singer dans le rôle du héros ; et Joel Gretsch, habitué aux rencontres du 3e type (il a joué dans la série Les 4400) et dont le physique évoque celui de Mark Singer, incarne avec conviction un curé ébranlé dans sa foi ; Maurice Chestnut interprète un lézard pro-humain moins rigolo que Willy mais V 2.0 ne cherche pas nous faire rire. Reste que Michael Ironside, le résistant en chef dans la V 1.0, est irremplaçable.

On s'attache vite aux personnages et on se laisse emporter par l'histoire, chaque épisode apportant son lot de rebondissements et d'effets spéciaux à la hauteur du projet. Bref, les vieux cons comme moi qui ont découvert V à la télé devraient apprécier ce reboot. Et les plus jeunes devraient y trouver aussi leur compte.

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