lundi 28 novembre 2011

Tribute to Ken Russell : du cul, du sang et des larmes


Artistes : Ken Russell vient de disparaître – qui ça ? Eh oui, c’est un cinéaste un peu oublié qui laisse une oeuvre mal connue, mal diffusée des générations du XXIe siècle. Et pourtant, provocante, audacieuse et percutante. Flash back sur une carrière marquée par des scandales, de la provoc, un grand sens de la mise en scène et de la musique, et de la flamboyance. Eh oui, car le cinéma britannique, ce n’est pas seulement Ken Loach, Stephen Frears, David Lean ou Michael Powell : ça pouvait être aussi, du cul, du sang, des larmes et de l’opéra ! Moteur sur quelques-uns de ses films que j’ai eu l’occasion de voir, vieux veinard que je suis !


Love  (1969), d’après DH. Lawrence. Un trio amoureux, un peu hardcore, d'une beauté ou d'une force à couper le souffle. Avec le trio magique du cinéma british d’alors : Alan Bates, bientôt dans Le Messager de Losey ; son acteur fétiche Oliver Reed, dans son meilleur film, et la fantastique Glenda Jackson, sorte de sœur jumelle de Vanessa Redgrave...

Les Diables (1971) : tiré du drame de Loudun, un étrange film aux confins du fantastique, qui combat les ravages du fanatisme religieux dans la France du XVIIIème siècle. Outrancier, provocateur, baroque, audacieux, un film violemment attaqué à son époque – on y voit le Christ descendre de sa croix ! – interprété par Oliver Reed, son acteur fétiche, et la grande Vanessa Redgrave.

Music Lovers (1973) : Ken Russell, grand mélomane, metteur en scène d’opéras, s’attaque ici à la biographie de Tchaikovski, interprété ici par Richard Chamberlain. En mettant l’accent sur le refoulement de son homosexualité, il fait du compositeur un être torturé, totalement livré à sa passion : la musique. D’où une oeuvre flamboyante et démesurée, parfois déconcertante, mais toujours inspirée.

Tommy (1974) : l’opéra-rock par excellence ! Roger Daltrey et The Who, Oliver Reed again, Elton John, les flippers, Tina Turner, I’m free, pour cette « relecture » du Nouveau testament sous acide. Culte, donc un peu daté et totalement barré.

Valentino (1977) : biopic de la star du muet, avec Rudolf Noureev dans le rôle-titre. Centré sur les témoignages des femmes qui l’ont adoré, le récit comprend de nombreux morceaux de danse époustouflants – je me souviens d’une scène de tango – et de quelques scènes torrides ! Invisible depuis très longtemps – à réévaluer ?

Au-delà du réel (1981) : du Cronenberg avant l’heure, sous champignon hallucinogène, sur la remontée des origines. Interprétation habitée de William Hurt, suspense constant, univers visuel psychédélique inspiré de Bacon, un trip cinématographique à réévaluer.

Les Jours et les nuits de China Blue (1984) : A l’époque, j’étais fou de Kathleen Turner. Alors, imaginez : quand Ken Russell a eu l’idée de lui donner un rôle de China Blue, styliste le jour, prostituée la nuit…. Un grand moment d’hystérie, de folie et de délire, admirablement orchestré par ce sacré Ken !

Editeurs de DVD, distributeurs, à vous de jouer !

Travis Bickle

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