lundi 5 décembre 2011

L'Amour a ses raisons : romances à l'italienne


En DVD : Souvenez-vous de ce chef-d'oeuvre : Les Monstres. La comédie italienne a souvent fait bon ménage avec le film à sketchs. Ce type de long-métrage a eu son heure de gloire dans les années 1960 et 1970 avant de se faire plus discret, sans jamais disparaître (Twilight Zone, New York Stories, Paris Je t'aime...). L'Amour a ses raisons (Manuale d'Amore 3) rappelle donc que les Italiens aiment bien faire court et plusieurs fois de suite. En l'occurence, trois fois de suite puisque la comédie romantique de Giovanni Veronesi est composée de trois parties consacrées chacune à une histoire d'amour à un âge de la vie.


Dans La Jeunesse, Roberto, un jeune avocat sur le point de se marier, part en mission dans un petit village toscan et se laisse séduire par une beauté locale. L'excellent Riccardo Scamarcio (Romanzo Criminale, Le Premier Qui l'a Dit) incarne le jeune loup qui rentre ses dents et sort la langue. Il se laisse séduire par une Blonde explosive (Laura Chiatti, vue dans Somewhere) et par un petit village charmant aux habitants farceurs. On pense forcément à Bienvenue chez les Ch'tis. Enfin, la Toscane, ça fait plus rêver queul ch'Nord.

Dans La Maturité, Fabio, célèbre présentateur du JT, trompe sa femme avec une séductrice qui se révèle très envahissante. C'est la partie la plus drôle du film et c'est largement dû à Carlo Verdone et Donatella Finocchiaro. Le premier interprète la victime : la star qui s'en prend plein la gueule (dans tous les sens du terme) ; la seconde joue la chatte qui sort vite ses seins puis ses griffes et pourrit la vie de son amant.

Enfin, dans L'Age de Raison, Adrian, un retraité américain installé à Rome, voit sa vie basculer avec l'arrivée de Viola, la pulpeuse fille de son pote concierge. Adrian retrouve le goût de l'amour... Etonnant de voir Robert DeNiro jouer en italien. Un p'tit rôle pépère qu'il emballe avec son talent habituel, sans se forcer. Face à son jeu "discret", Michele Placido en rajoute dans la faconde tandis que Monica Bellucci laisse parler sa sensualité toute en retenue (si, si) et en fragilité.

Dolce vitam aeternam

L'Amour a ses raisons (troisième opus d'une franchise à succès de l'autre côté des Alpes) se regarde avec plaisir. Surtout par ceux qui craquent pour l'Italie et qui apprécient les romances légères. On sent bien qu'on nous survend de la dolce vita de carte postale : espresso en terrasse, picole en bord de mer, belle ragazze... On entend presque les cigales. Le film est plein de clichés mais ça passe pour une comédie romantique. C'est comme ça qu'on veut l'imaginer, l'Italie, quand on en a marre de celle de Gomorra. Les histoires n'ont rien d'original mais la saveur du film est apportée par les comédiens. C'est souvent drôle, parfois sexy (on voit quelques seins)... Ne boudons pas notre plaisir.

Edité par France Télévisions Distribution, le DVD est complété par un making of classique et une interview étonnante de Monica Bellucci pendant laquelle Deva, sa fille, fait irruption dans la pièce, interrompt l'entretien, se planque sous la table, aux pieds de sa mère. Il faut entendre la Bellucci appeler Carole, la nounou (?), "Tesoro". Délicieux.

Anderton
 

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