dimanche 3 décembre 2017

Moonshine : The Godfather meets Deliverance meets The Howling

A lire : Une fois n'est pas coutume, nous allons parler BD. Ou plus précisément comics, avec la publication chez Urban Comics de Moonshine de Brian Azzarello et Eduardo Risso. Le duo, à qui l'on doit la formidable série 100 Bullets, nous propose cette fois-ci une oeuvre à mi-chemin entre le polar et le fantastique.



L'histoire se déroule pendant la Prohibition aux Etats-Unis. Lou Pirlo, un jeune mafieux, est envoyé en Virginie par son boss Joe Masseria. Sa mission : négocier avec un contrebandier du nom d'Hiram Holt l'approvisionnement exclusif en alcool. Un alcool divin en cette période de régime sec. Tiré à quatre épingles, le porte-flingues débarque dans un petit bled aux routes en terre puis file au fin fond de la forêt où vit la famille Holt, recluse. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que ce clan sous l'autorité du patriarche ne trafique pas que de l'alcool, à en juger par les cadavres démembrés d'agents du FBI qu'il aperçoit dans une remise. Comme Holt ne semble pas prêt à répondre aux demandes de Pirlo, le boss envoie une équipe surarmée sur place. Mais dans les bois, un monstre rôde...
 
Moonshine, c'est The Godfather meets Deliverance meets The Howling. L'Américain Brian Azzarello maîtrise les codes du polar. Ambiance chaude et poisseuse, bienvenue dans le Sud profond. Dans ce décor poussiéreux, évoluent des personnages à la personnalité tranchée : un protagoniste principal qui va en voir de toutes les couleurs, une femme fatale, des méchants vraiment méchants... Même les fillettes n'ont rien d'attachant. Le scénariste ne manque pas d'évoquer la ségrégation qui confine les Noirs, victimes du racisme, dans des taudis de cambrousse. Une communauté repliée sur elle-même et ses traditions vaudou.
 
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Le récit est sublimement mis en cases par l'Argentin Eduardo Risso. Cadrages et découpage cinématographiques, jeux d'ombres et de lumière avec une formidable utilisation du noir et des couleurs. Bleu, vert, jaune dominent. Et le rouge aussi, bien sûr. La violence est graphique, comme on dit Outre-Atlantique. Ce premier tome, sorti aux States chez Images Comics et chez nous dans la collection Urban Comics Indies, tient toutes ses promesses. Disponible pour 10 euros seulement. Il y a de quoi hurler à la lune de plaisir.
 
Anderton

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